Le programme consiste en la réhabilitation de 284 logements sociaux au sein de la résidence La Maurelle à La Ciotat. Cet ensemble a été conçu par l’architecte Claude Delaugerre en 1982. Le parc de Logirem se compose de 42 villas, de 4 ensembles semi-collectifs en anneau et de 6 bâtiments de logements collectifs en R+4 maximum.
Caractéristiques architecturales et urbaines L’architecte Claude Delaugerre est membre de l’agence BCDMB. De nombreux bâtiments construits dans le sud de la France sont inventoriés par la DRAC et « contribuent à renouveler les codes » du logement social. Un des principes clé de l’architecte est d’utiliser « la fragmentation et l’éclatement », comme alternative aux barres et tours, principales formes urbaines proposées à l’époque. A l’exemple d’autres projets réalisés par Claude Delaugerre comme le Moulin de France (Martigues) et les Gradins (Arles), on retrouve à la Maurelle les principes d’emboîtement des typologies, de façades en gradins ou avec des retraits, des saillies et des fractures. Les bâtiments s’entremêlent dans un grand terrain arboré et planté, avec de nombreux cheminements piéton. Avec des cours intérieures, des couleurs variées, des toits plats et des bâtiments qui s’inscrivent dans la pente, l’ensemble fait penser aux caractéristiques de certains villages méditerranéens ou des centres anciens de type médina. L’impression est également renforcée par la forte appropriation des extérieurs par les habitants, entraînant une grande diversité de plantations, de matériaux et de couleurs.
Le programme vise principalement à améliorer : → la consommation d’énergie et le confort thermique et acoustique des occupants → l’étanchéité des bâtiments → l’accessibilité d’une partie des logements pour des personnes à mobilité réduite, notamment des personnes vieillissantes.
Le projet permet de faire du réemploi sur site simple, lorsque les éléments sont déposés, puis reposés après travaux : pergolas, marquises, grilles de RDC, dauphins en fonte en bon état…
Appropriation du travail de la couleur dans l'espace, amélioration de la compréhension du site
La polychromie des façades accentue également la fragmentation de l’architecture et de ses jeux de volumes. Elle permet aussi à chaque logement d’être unique et repérable. La gamme colorée existante est très riche et harmonieuse, composée de tons doux de la famille des beiges, verts, roses et orangés. Quelques façades foncées viennent créer la rupture. Des corniches et des encadrements de fenêtres contrastés (œil de bœuf et fenêtres verticales) animent les pans de façades avec des tons blanc ou complémentaires. Le relevé chromatique réalisé sur site se compose d'une vingtaine de teintes.
Le projet prévoit la mise en place d’une isolation par l’extérieur qui transforme l’aspect des façades. Comment réinterpréter l'exceptionnel travail chromatique qui nous est parvenu ? Nous sommes guidés par les principes suivants :
la couleur accompagne les principes de fragmentation de l'architecture
la couleur guide le visiteur, elle est organisée selon un principe de cour colorée
la couleur contribue à rendre chaque logement unique.
La nouvelle gamme de couleur est simplifiée mais garde une grande richesse. Nous réinterprétons la gamme existante et prenons appui sur les œuvres de l’artiste contemporain marseillais Adrien Vescovi. Ses textiles colorés installés dans l’espace forment un paysage, avec des teintures naturelles qui évoluent avec le temps. Ses feuilletages et juxtaposition rentrent en résonance avec les principes chromatiques de la Maurelle.
La gamme se resserre autour quatre famille de teintes : abricot ensoleillé, tomette, jaune tonique et gris sourd. Ces teintes sont déclinés sur 3 niveaux :
- éclaircies et désaturées dans un beige coloré à l’usage du corps de façade.
- dans un ton moyen en appui de la première teinte pour les façades, les détails et les retraits
- intenses et soutenues pour les accents ponctuels (jardinières et garde-corps).
Le blanc vient régulièrement rompre les harmonies en camaïeu pour apporter une respiration et refléter les couleurs adjacentes.
Ces couleurs se font écho dans l’espace et s’implantent selon la vision depuis l’espace public : nous créons des « cours colorées » qui rythment le cheminement des habitants et aide à se repérer au sein de l’ensemble labyrinthique. La richesse de la gamme permet de conserver la singularité de chaque villa.